Production de café : comment le climat redéfinit l’avenir de la filière
L’année 2024 marque un tournant inattendu pour l’industrie du café la production de café à l’échelle mondiale. La rapidité avec laquelle les changements climatiques ont impacté de manière structurelle les cours du café a surpris même les experts les plus avertis. Ces bouleversements, amplifiés par une baisse durable de l’offre d’arabica et une adaptation difficile des producteurs, ont entraîné des répercussions profondes sur les modèles économiques de toute la filière, du producteur au consommateur final.
Un climat sous tension : impact direct sur la production de café
Le café, première matière première agricole échangée au monde en valeur, est directement exposé aux aléas climatiques. En 2024, la planète a enregistré des températures record [la température moyenne mondiale a dépassé de 1,55 °C (±0,13 °C) la moyenne de la période 1850-1900, établissant ainsi un nouveau record historique. – source Organisation météorologique mondiale], bouleversant les principaux bassins de production. Le Brésil, premier producteur mondial, a notamment subi des sécheresses prolongées et des incendies dévastateurs, détruisant des milliers d’hectares de plantations. Ces événements, combinés à des précipitations irrégulières, ont compromis la production mondiale d’arabica.
Cette situation reflète une réalité dramatique : le changement climatique ne relève plus du futur hypothétique. Il affecte directement les économies locales, les moyens de subsistance des petits producteurs, et la stabilité des marchés mondiaux.
La transition vers le robusta : une solution pour sécuriser la production
Face à ces conditions climatiques de plus en plus extrêmes, de nombreux producteurs revoient leurs priorités pour équilibrer durabilité et rentabilité. L’arabica, exigeant et sensible, est progressivement remplacé par le robusta dans certaines régions.
Le robusta, appartenant à l'espèce Coffea canephora, est plus résistant aux températures élevées et à la sécheresse, offrant une solution pragmatique pour les producteurs souhaitant stabiliser leurs récoltes face aux aléas climatiques. Cependant, cette transition structurelle réduit durablement l'offre d'arabica et accentue la pression sur ses prix. Ce déséquilibre est renforcé par une hausse généralisée de la consommation de café, notamment d'arabica de qualité, voire de spécialité, portée par les marchés émergents.
D'autres espèces, telles que le liberica et l'excelsa, portent en elles l'espoir de devenir des alternatives prometteuses au robusta, offrant une nouvelle voie pour renforcer la résilience économique des plantations face aux défis climatiques. Leur développement devra être encouragé par les torréfacteurs, qui, en valorisant ces variétés uniques, auront ainsi l'opportunité d’éveiller la curiosité et l’enthousiasme des consommateurs pour des cafés aux profils inédits et porteurs d’avenir !
Une hausse des prix devenue structurelle
Si, par le passé, les fluctuations des prix du café étaient principalement liées à des événements conjoncturels ou spéculatifs, la situation actuelle marque une rupture. En décembre 2024, le cours de l’arabica a atteint 348 cents par livre, un niveau inédit depuis 50 ans, soit environ 7,67 €/kg (1 livre = 0,4536 kg). Cette flambée des prix n’est plus simplement conjoncturelle, elle reflète une transformation structurelle de la filière et de la production de café à l’échelle mondiale.
Le rôle du C Market dans la formation des prix
Le prix du café vert est largement déterminé par le marché mondial du café, souvent appelé " C market ". Celui-ci établit les prix de base pour l’arabica sur les marchés mondiaux. À ce prix de référence s’ajoutent des différentiels pays et producteurs, reflétant la qualité, les coûts logistiques et les conditions économiques locales pour définir le prix farmgate, c’est-à-dire le montant effectivement payé aux producteurs.
Ces prix, exprimés en dollars américains, sont également influencés par la parité euro-dollar. En 2024, la hausse du dollar a encore amplifié les coûts pour les acteurs européens, créant une pression supplémentaire tout au long de la chaîne de valeur.
Anne Caron : une vision pour une agriculture résiliente
Face à ces bouleversements, Anne Caron défend une vision claire : renforcer la résilience de la filière caféière par des pratiques agricoles durables.
Depuis plusieurs années, le groupe soutient des projets agroécologiques, notamment l’agroforesterie, pour préserver la biodiversité et stabiliser les rendements agricoles.
En 2024, la marque a également renforcé son engagement environnemental en intégrant des cafés transportés à la voile, réduisant ainsi son empreinte carbone.
è Lien vers article transport café : https://cafeannecaron.com/fr/blog/transport-cafe-une-revolution-durable-avec-anne-caron-et-les-voiliers-cargos-n23
Une mobilisation nécessaire à tous les niveaux
Pour freiner l’impact des changements climatiques, il est impératif de mobiliser l’ensemble des acteurs de la filière :
Ø Les producteurs doivent être soutenus dans la transition vers des modèles agricoles plus robustes.
Ø Les entreprises doivent investir dans des innovations permettant de réduire leur empreinte environnementale.
Ø Les consommateurs peuvent jouer un rôle crucial en favorisant des cafés issus de filières durables.
La crise climatique illustre une interconnexion alarmante entre climat et économie. Alors que les défis s’accumulent, la mobilisation collective pourrait transformer cette crise en opportunité de refondation. Grâce à des acteurs engagés comme Anne Caron, et avec le support et le soutien de clients conscients de leur propre responsabilité face à ces enjeux, la production de café et l’ensemble de la filière peuvent évoluer vers un modèle plus durable et plus résilient.